« Si la Montagne n’ira pas à Mahomet, alors Mahomet doit venir à la Montagne » »
19.07.19: Le dicton « si la montagne n’ira pas à Mahomet, alors Mahomet doit venir à la Montagne » existe depuis des siècles et a été attribué à l’origine à la fois aux traditions folkloriques turques et a été relaté dans des « Essais » par Francis Bacon il y a près de 400 ans (c1625)-
‘Mahomet cald la Colline pour venir à lui. Et quand la Colline s’arrêta, il fut neuer de pentecôte, et dit: Si la Colline ne vient pas à Mahomet, Mahomet ira à la hil’.
Cette semaine, j’ai poursuivi mon voyage en Environnement Psychologiquement informé Centrepoint (PIE) en parcourant les services du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de Londres, et à plusieurs reprises, on m’a rappelé ce proverbe en parlant au personnel et aux jeunes.
Pour moi, c’est quelque chose que j’ai appris très tôt dans ma formation en Psychologie Clinique (et Médico-légale). Cela résume toute l’essence de ce que nous faisons lorsque nous travaillons avec des personnes pour gagner notre vie; c’est le fondement même de notre rôle le plus important dans la relation thérapeutique — « s’engager » avec l’autre personne. J’ai déjà écrit un peu sur l’engagement dans ce blog, lorsque j’ai passé du temps avec l’équipe d’engagement Centrepoint (c.f. « Football the International Language »; 14.06.19), mais je reviens sur le thème cette semaine car il me semble à nouveau particulièrement pertinent.
Les services que j’ai visités cette semaine ont été très divers en ce qui concerne les jeunes qui leur ont été orientés; allant des sortants de soins, des mineurs non accompagnés demandeurs d’asile, de ceux pour lesquels il y a rupture familiale, problèmes de santé mentale ou consommation de substances, ainsi que les jeunes mères. Chacun de ces jeunes est unique, leur seul point commun est qu’ils sont « sans-abri »; c’est là que l’offre de Centrepoint de « Un foyer et un emploi » est nécessaire. Cependant, en raison de la diversité des jeunes que Centrepoint aide, il ne peut pas y avoir d’approche « universelle » lorsque le personnel travaille à s’engager auprès des jeunes qui ont besoin de leur soutien. Au lieu de cela, ce que j’ai vu et discuté avec le personnel cette semaine, c’est que c’est leur créativité dans la façon dont ils travaillent qui a les résultats, ainsi que leur volonté de parfois quitter leur position et de « se diriger vers la montagne » pour se connecter avec les jeunes qui essaient de les soutenir. Cela ne signifie pas que nous n’avons pas de frontières avec les jeunes, en fait, les principes de PIE soutiennent que la cohérence, la clarté et l’équité sont toutes très importantes, mais peuvent être combinées à la flexibilité ou à la « tolérance élastique » lorsque le besoin s’en fait sentir. C’est pourquoi une réflexion sur notre pratique quotidienne (i.e. ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons, cela fonctionne-t-il et que pourrions-nous faire d’autre?) au sein de nos équipes est si important.
Alors, comment pouvons-nous nous rapprocher de cette montagne et nous engager avec un autre individu qui peut, pour diverses raisons (par exemple, des expériences de relations négatives au début de la vie), ne pas vouloir « s’engager » ou nous faire confiance? Suite à mes discussions avec le personnel cette semaine, et à ma propre expérience de plus de deux décennies de travail dans les services médico-légaux et de santé mentale dans les prisons, la communauté et le NHS, j’ai réalisé que c’est la volonté d’aller vers la « position de l’autre » (c’est-à-dire la montagne) plutôt que de m’attendre à ce que l’autre se dirige immédiatement vers « ma position » qui est souvent essentielle pour commencer à construire cette relation thérapeutique (c’est-à-dire la confiance), à partir de laquelle tout changement et croissance positifs peuvent se produire. Ce que cela signifie dans la pratique du PIE peut inclure les éléments suivants;
– Créer des opportunités d’interaction telles que passer du temps dans des espaces communs;
– Des séances de travail clés informelles autour d’une tasse de thé qui peuvent être moins menaçantes au départ que de s’asseoir avec de la paperasse devant un ordinateur;
– Passer du temps avec les autres dans différentes activités (par exemple, se promener, faire un barbecue ou une activité ensemble);
– Être flexible dans les horaires et les durées des rendez-vous, et accepter que parfois les jeunes oublient d’y assister, ou ont besoin d’être invités à assister / offres de rendez-vous répétées;
– Accepter de travailler d’abord sur des objectifs significatifs pour le Jeune (par exemple, financiers) même lorsqu’il peut y avoir des problèmes que nous aurions préféré aborder au départ (par exemple, la consommation de substances);
– Créer des opportunités d’éloges et de renforcement positifs plutôt que de concentrer les interactions uniquement sur les sanctions, les demandes (par exemple, les arriérés de loyer) ou les avertissements;
– Trouver des intérêts communs ou des points de débat (par exemple, la musique, le sport);
– Aider les autres à faire une première étape pour assister à une nouvelle session ou activité en les accompagnant, pour réduire leur anxiété et les défendre;
– Être transparent et clair sur ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas, et pourquoi;
– Faire ce que nous disons que nous ferons quand nous dirons que nous le ferons.
Dans les services que j’ai visités cette semaine, j’ai parlé avec de nombreux employés, qui ont de grandes compétences d’engagement avec leurs jeunes, et dont le seul problème est parfois le temps qu’ils peuvent mettre en pratique. J’ai vu à quel point il y a souvent de nombreux défis à relever dans les services, et j’ai souvent de nombreux problèmes de procédure ou de logement à résoudre dans leur travail quotidien. Notre personnel doit être maître à jongler entre ces exigences et leurs compétences en matière d’engagement, mais sous un GÂTEAU, nous devons nous rappeler que ces « compétences ou activités d’engagement » sont essentielles pour établir des relations et des résultats positifs. C’est après tout le seul moyen de nous rapprocher de cette « montagne » et de soutenir nos jeunes, d’une manière que j’ai également vu cette semaine si appréciée par eux.