La réaction du phénol sur Mo (110) a été étudiée à l’aide de réactions programmées en température et de spectroscopies photoélectroniques à rayons X. Après désorption de multicouches et d’espèces moléculaires faiblement liées, la décomposition produit les seuls produits de réaction observés : dihydrogène gazeux, carbone de surface et oxygène de surface. La liaison O-H se clive d’abord à des températures inférieures à 360 K pour former du phénoxyde de surface (C6H5O-), suivi d’une activation de la liaison C-H commençant à 370 K. Les liaisons C-O sont clivées dans la plage de température de 370 à 450 K. Après un recuit à 300 K, plusieurs espèces sont détectées à la surface par spectroscopie photoélectronique à rayons X. On pense que le clivage des liaisons C-H dans le même régime de température que les liaisons C-O conduit à une décomposition sélective du phénol sur Mo (110). La réaction du phénol est contrastée avec celle d’un analogue soufré, le benzènethiol, à la surface du Mo(110). La stabilité de l’intermédiaire phénoxyde par rapport au clivage de la liaison carbone-hétéroatome est supérieure à celle du thiolate de phényle correspondent formé à partir de benzènethiol. La comparaison de la réaction du phénol et du benzènethiol démontre l’importance de la force de liaison C-X (X = O, S) pour déterminer la réactivité et la sélectivité de ces molécules.