L’immeuble Castel Béranger est une belle visite pour tous les amateurs d’architecture
Au 14ème rue La Fontaine (16ème arrondissement), vous trouverez l’un des plus beaux bâtiments emblématiques de Paris. D’abord parce qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre d’Hector Guimard, l’un des seuls architectes français que les Parisiens croisent tous les jours en empruntant le métro. Et puis, parce que ce bâtiment est considéré comme une œuvre d’art de Guimard, fondateur de son style Art Nouveau.
Commencé en 1895, ce bâtiment fut la première construction du jeune architecte, alors inconnu. Et dès 1898, lorsque le bâtiment sera terminé, Guimard connaîtra un succès retentissant et remportera le 1er prix de la plus belle façade de la Ville de Paris. De toute évidence, un tel succès, ajouté à une telle violation des codes du bâtiment établis, ne serait éternel que si les opinions des gens se divisaient à ce sujet. Par conséquent, « Castel Béranger » (le vrai nom du bâtiment), est devenu « Castel Dérangé » (Castel Fissuré), et son architecte s’appelle crazy….
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui Monument historique, le bâtiment est un symbole de l’Art Nouveau à Paris. Ce mouvement artistique relativement éphémère, montre cependant de nombreux témoignages à Paris souvent signés par Guimard lui-même, bien sûr. Vous remarquerez sur les façades un ensemble harmonieusement clair, fait de briques, de meules, de métal et de pierres.
Mais, les plus belles parties à coup sûr, restent les balustrades métalliques : chevaux de mer somptueusement ouvragés en fer forgé grimpant le bâtiment. Et il y a l’improbable porte d’entrée, un rappel d’un autre architecte du 20e siècle, et très anticonformiste aussi: l’espagnol Gaudi.
Ce qui est étonnant ici, c’est que ce qui est aujourd’hui un Monument historique, c’était à l’origine, une commande en main libre donnée à l’architecte pour aménager un immeuble et quelques appartements. C’est pourquoi Guimard a choisi des matériaux de construction bon marché, comme l’utilisation de pierres de taille pour la coquille, et de matériaux préfabriqués pour les garde-corps des balcons.
Mais il est loin d’être sûr de nos jours, que les habitants de l’immeuble sont toujours les mêmes modestes contribuables parisiens du début.