La Nouvelle République

Comme le montre ce document, l’approbation de la science par l’Église n’est pas nécessairement une approbation de toute manifestation de progrès scientifique supposé. En effet, l’Église rejette les technologies qui détruisent à la fois l’écologie naturelle et humaine. Benoît a averti que, si la technologie  » est une réponse au commandement de Dieu de cultiver et de garder la terre », elle peut devenir « une manifestation de liberté absolue, une liberté qui cherche à se soustraire aux limites inhérentes aux choses. »Le problème n’est pas la science elle-même, mais une conception de la liberté absolue et du progrès historique qui peut accompagner et être favorisée par les fruits de la science. Le « progrès » n’est pas une catégorie scientifique, mais une catégorie morale. Comme l’a dit l’année dernière le Cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, « Aujourd’hui, l’homme se trouve être un géant technique et un enfant éthique. »

D’où le paradoxe de la crise climatique: les scientifiques émettent les avertissements les plus forts sur une crise créée par les réalisations étonnantes de la science. Ce qu’il faut, affirme Benoît, c’est une « réponse à la fascination de la technologie » qui implique « une responsabilité morale. » Comme il le dit plus clairement ailleurs, la société contemporaine a besoin « d’une révision sérieuse de son mode de vie », et surtout du développement « d’une volonté de s’en passer. »Francis a capturé cette même idée avec des images vives de notre « culture du jetable » et de notre « culture des déchets ». »C’est pourquoi même les écrivains laïcs reconnaissent l’importance de la prochaine encyclique. En fin de compte, le succès de l’échec de la confrontation humaine avec la crise environnementale que nous avons créée n’est pas un problème scientifique. Nous possédons en grande partie les technologies dont nous aurions besoin pour réduire considérablement les émissions de carbone, y compris l’importance de la conservation. Pourtant, nous manquons de volonté politique.

À la lumière de la centralité du défi politique, l’échec de la compréhension de la part des dirigeants politiques catholiques est non seulement attristant, mais carrément scandaleux. Les dirigeants de l »Église doivent prêter attention aux dommages causés à l »Église par des déclarations fausses et confuses de politiciens, en particulier par le quart vocal de la population américaine identifié comme « climato-sceptiques. »Considérez la critique de Rick Santorum à l’égard du Pape: « L’Église s’est trompée à quelques reprises sur la science. Nous ferions probablement mieux de laisser la science aux scientifiques et de nous concentrer sur ce dans quoi nous sommes vraiment bons, à savoir la théologie et la morale. »Lorsque Chris Wallace de Fox News l’a interpellé sur ces remarques, Santorum a répondu: « Eh bien, nous devons faire des politiques publiques en ce qui concerne la politique environnementale whether que cela nous plaise ou non, les membres du gouvernement doivent prendre des décisions concernant notre politique publique qui affectent les travailleurs américains. »Santorum veut désespérément séparer ce dont l’Église devrait soi—disant parler — la « moralité » – de la « science » et de la « politique », même s’il reconnaît que ses décisions quotidiennes en tant que décideur politique ne peuvent éviter une prise de position sur la science.

L’Église engage la science de manière responsable et raisonnable, mais la prochaine encyclique de François sera sans aucun doute ce que sont toujours les encycliques papales: des documents d’enseignement sur la foi et la morale, pas des traités scientifiques. Le point le plus important de l’encyclique ne sera pas que le changement climatique se produit, ou qu’il est anthropique, mais que nous avons une responsabilité morale urgente de faire quelque chose à ce sujet. François suggérera ce que le cardinal Peter Turkson, une force majeure derrière l’encyclique, a déjà indiqué: La crise environnementale ne concerne pas seulement la Terre, mais les responsabilités fondamentales des chrétiens d’aimer Dieu et le prochain. Les catholiques qui nient leurs responsabilités environnementales ne correspondent pas à la fois à la croyance de l’Église en la science et à la conviction de l’Église que toute science doit être au service du bien moral.

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