Objectif: Le syndrome du canal carpien cliniquement symptomatique ne s’accompagne pas nécessairement de valeurs de conduction nerveuse altérées. La décompression chirurgicale, cependant, peut immédiatement conduire à un soulagement complet et durable des symptômes chez ces patients. Étant donné que les techniques mini-invasives ont réduit la morbidité périopératoire et la déficience professionnelle liée à la décompression opératoire, la décision de décompresser les patients symptomatiques (malgré des valeurs de conduction nerveuse encore intactes) pourrait faire l’objet de discussions à l’avenir. De nouveaux outils de diagnostic peuvent être utiles pour décider des options thérapeutiques à choisir. Lorsque le poignet est maintenu en flexion ou en extension, la pression du canal carpien augmente. Pour étudier les changements dynamiques de la forme du canal carpien pendant le mouvement du poignet, ainsi que les variations d’espace pour le nerf médian et son intensité de signal dans la pondération T2, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a été réalisée sur des patients et des volontaires sains. La restitution et la persistance des résultats pathologiques ont été évaluées avant et après l’opération.
Méthodes: L’IRM (1,0 T) a été réalisée sur 20 poignets de patients présentant des symptômes cliniques du syndrome du canal carpien (STC) et des valeurs de conduction nerveuse pathologiques. Les volontaires sains (20 poignets) ont été appariés selon le sexe et l’âge. L’IRM a été réalisée dans des positions d’extension neutre, d’extension à 45 degrés et de flexion du poignet à 45 degrés. L’intensité du signal pondéré T2 du nerf médian a été mesurée chez 18 patients avant et après l’opération.
Résultats: La section transversale du canal carpien chez les patients atteints de STC a tendance à être plus petite que celle observée chez les volontaires non symptomatiques. La section transversale du canal carpien diminue lors de la flexion du poignet au niveau pisiforme et hamate. Lors de l’extension du poignet, la section transversale du canal carpien diminue au niveau du pisiforme. Lors de l’extension, il augmente au niveau de l’hamate. La section transversale du nerf médian a montré une augmentation au niveau pisiforme (P < 0,05), un aplatissement du nerf médian au niveau du crochet hamate (P < 0,05) et une déviation palmaire du rétinaculum fléchisseur au niveau du crochet pisiforme et hamate (P < 0.001). Ce taux était significativement plus élevé chez les patients atteints de STC que chez les personnes ayant des poignets normaux. En postopératoire, l’aplatissement distal du nerf médian s’est rétabli dans 94% des cas examinés. Bien que l’intensité du signal du nerf médian sur les images pondérées en T2 ait diminué de 67%, la latence motrice s’est rétablie dans seulement 39% des cas.
Conclusion: Le canal carpien était plus petit chez les patients CTS que chez les volontaires sains. Pendant la flexion et l’extension, l’espace disponible pour le nerf médian se rétrécit. Cela peut entraîner une compression potentielle du nerf médian. L’IRM est précise et fiable pour le diagnostic et le suivi postopératoire du syndrome du canal carpien. Dans les cas présentant des symptômes cliniques évidents et des valeurs de conduction nerveuse médiane non mesurables, il peut être utile de prendre une décision de décompression chirurgicale.