La fraction d’éjection ventriculaire gauche (EF) a été déterminée au moyen d’une ventriculographie par radionucléides (RNV) chez 477 patients 8 à 12 jours après un infarctus aigu du myocarde (AMI). L’EF a été corrélée à la taille de l’infarctus et aux paramètres cliniques et radiologiques de l’insuffisance cardiaque congestive (ICC). Les 138 patients (29%) présentant des signes d’ICC présentaient un EF moyen (+/-SD) de 35 +/- 14 % et un volume cardiaque relatif de 597 +/- 112 ml/m2 par rapport à 51 +/- 14 % et 487 +/- 88 ml/ m2 parmi ceux sans CHF. Les 52 patients qui présentaient également des signes radiologiques d’ICC présentaient un EF moyen de 27 +/- 12 % contre 35 +/- 14 % parmi les personnes présentant des signes cliniques et des symptômes d’ICC. La présence de CHF était positivement corrélée à la taille de l’AMI et à la réduction de l’EF. L’ICC a été observée avec une fréquence croissante de 16% dans les petits à 46% dans les premiers infarctus importants. Les patients avec réinfarctions ont cependant montré la même corrélation entre ces paramètres, avec par la suite des valeurs d’EF plus déprimées et une présence plus fréquente d’ICC due à des lésions myocardiques antérieures. L’ICC a été rarement (8%) observée chez les patients présentant une EF supérieure à 50%. En revanche, 67% des patients présentant une EF inférieure à 35% présentaient une CHF. Ainsi, les patients présentant une FE inférieure à 35% représentent un groupe à haut risque en ce qui concerne le développement de l’ICC et doivent être suivis de près. Il est suggéré que la mesure des radionucléides de l’EF ajoute des informations cliniques importantes chez les patients présentant une incertitude diagnostique de l’ICC.