Objet: La jonction cervicothoracique (CTJ) est la région de transition entre les sections cervicale et thoracique de l’axe rachidien. Parce qu’il s’agit d’une zone de transition entre les épines cervicales lordotiques mobiles et les épines thoraciques cyphotiques rigides, la CTJ est une région d’instabilité potentielle. Ce potentiel d’instabilité peut être exagéré par une intervention chirurgicale.
Méthodes: Un examen rétrospectif de tous les patients ayant subi une intervention chirurgicale impliquant le CTJ dans le département de neurochirurgie de la Cleveland Clinic Foundation pendant une période de 5 ans a été effectué. Le CTJ a été strictement défini comme englobant la vertèbre C-7 et l’espace inter-disque C7-T1. Les patients ont été examinés après la chirurgie pour déterminer si le traitement avait échoué. La défaillance était définie comme une défaillance de construction, une déformation (progression ou de novo) ou une instabilité. Les variables pouvant être associées à l’échec du traitement ont été analysées. Des comparaisons statistiques ont été effectuées à l’aide du test exact de Fisher. Entre janvier 1998 et novembre 2003, 593 opérations CTJ ont été effectuées. Le traitement a échoué chez 14 patients. Parmi toutes les variables étudiées, l’échec était statistiquement associé à une laminectomie et à des corpectomies ventrales à plusieurs niveaux avec fusion à travers la CTJ. D’autres facteurs statistiquement associés à l’échec du traitement comprenaient des antécédents de chirurgie cervicale, de tabagisme et de chirurgie pour la correction de la déformation.
Conclusions: La CTJ est une région vulnérable, et cette vulnérabilité est exacerbée par la chirurgie. Les résultats de la présente étude indiquent que la laminectomie à travers le CTJ devrait être complétée par une instrumentation (et une fusion). Les corpectomies ventrales à plusieurs niveaux à travers le CTJ devraient également être complétées par une instrumentation dorsale. Des instruments supplémentaires doivent être envisagés pour les patients qui ont déjà subi une chirurgie cervicale, qui ont des antécédents de tabagisme ou qui subissent une intervention chirurgicale pour corriger une déformation.