Bien qu’ils soient équipés d’un canon principal de 75 mm, les véhicules ont été maintenus en réserve et ont servi moreso dans un rôle de propagande pour le gouvernement français au point que chaque système existant a été nommé d’après une région de l’ancienne France et gardé du feu ennemi à tout prix. En effet, n’engageant jamais l’ennemi ou tirant un seul coup de feu en colère contre lui, la réputation du Char 2C était celle d’invincibilité et de puissance où la vue de la machine faisait courir l’ennemi. En réalité, bien sûr, c’était loin d’être la vérité. Alors que la marée de la Bataille de France se retournait continuellement contre la faveur française, un dernier effort a été fait pour les repositionner plus loin des dangers afin de maintenir l’image française vivante. Les dix chars ont été délibérément détruits par les forces françaises lorsque le chemin de fer sur lequel les chars étaient transportés a été bloqué par un incendie. Avec ce puissant symbole de la domination militaire française presque disparu, la machine de propagande allemande a mis les ondes en pleine force, déclarant que les chars avaient été directement détruits par les forces allemandes au combat. Un seul exemplaire a cependant été récupéré et expédié à Berlin pour exposition. Le sort de ce système est inconnu. En tout cas, de vrais restes du char existent désormais officiellement.
Les dix chars ont été nommés par les régions françaises suivantes : Alsace, Anjou, Berry, Bretagne, Champagne, Normandie, Poitou, Provence, Picardie et Touraine. Champagne serait la base d’un modèle de développement ultérieur sous la forme du Char 2C bis doté d’un puissant canon principal de 155 mm, d’une tourelle moulée et de nouveaux moteurs. Bien que peut-être une force puissante avec laquelle il fallait compter pendant la Première Guerre mondiale, le Char 2C s’est retrouvé très surclassé pendant la Seconde Guerre mondiale et a été principalement sous-utilisé pour sa valeur militaire – quoi qu’il en soit quelque vingt ans après sa conception initiale. Quoi qu’il en soit, le Char 2C a joué un rôle dans la défense de la France, mais surtout comme un gage pour remonter le moral à travers les lignes. Peut-être d’une manière ironique, le sort que le système a subi était justifiable compte tenu de sa valeur militaire en 1940.
Il convient de noter que les origines du Char 2C suscitent de nombreuses controverses dans les sources historiques. Apparemment, le brigadier français Estienne et son projet de char léger FT-17 avec Renault ont affronté le général français Mouret et son projet de char super-lourd le Char 2C. Estienne craignait que sa production de char léger ne soit réduite en raison de la quantité de ressources qui devraient être consacrées au projet Char 2C de Mouret en pleine production et utilisait son pouvoir politique pour travailler en sa faveur. Mouret est également accusé d’avoir accepté un pot-de-vin de la Société FCM pour son implication dans la promotion de la production de Char 2C. Quoi qu’il en soit, ce type d’agitation en coulisses n’a certainement pas aidé au développement du Char 2C en quantité, expliquant ainsi les exemples de production limités.