Thelazia callipaeda est un nématode spiruroïde de chiens, de chats et de carnivores sauvages transmis par des mouches zoophiles drosophiles Phortica et présent dans un nombre croissant de pays européens. Chez les chats, la maladie est diagnostiquée sporadiquement. Cette étude présente une étude épidémiologique de la thélaziose féline, réalisée dans le sud du Tessin, en Suisse, une zone endémique de T. callipaeda. Entre janvier 2009 et juillet 2011, 2171 chats, ayant accès à l’extérieur et se présentant pour diverses raisons, ont été examinés par des examens oculaires approfondis et des données cliniques et anamnestiques ont été collectées. La prévalence globale de T. callipaeda dans la zone d’étude était de 0,8 % (17/2171 chats, intervalle de confiance à 95 % : 0,5–1,3 %). Chez les chats présentant une maladie oculaire, la prévalence était de 9,2% (11/120, IC: 4,7–15,8%). Les chats atteints de vers oculaires n’avaient aucun antécédent de voyage international et étaient beaucoup plus souvent diagnostiqués entre juin et décembre que pendant les autres mois. À une exception près, un seul œil par chat était infesté, chacun hébergeant entre 1 et 10 vers oculaires (moyenne arithmétique: 2,8 par chat). Un chat présentait une conjonctivite et des ulcères, sept avec une conjonctivite seulement et 3 avec une larmoiement légèrement augmenté, tandis que 6 chats étaient asymptomatiques. Beaucoup plus de chats mâles que de chats femelles avaient des vers oculaires et les chats de plus d’un an étaient surreprésentés. Aucun chat de race pure n’était infesté. Cette étude confirme l’établissement de ce parasite potentiellement zoonotique chez les chats de la zone d’étude. En raison de la pertinence clinique et de la douleur causées par les infestations, une sensibilisation accrue à la maladie et un examen approfondi de la vue pour la détection de T. callipaeda chez le chat sont recommandés, même en l’absence de signes cliniques évidents, afin d’initier un traitement anthelminthique approprié.