- Regardez la vidéo sur les types narcissiques
Les narcissiques sont cérébraux ou somatiques. En d’autres termes, ils génèrent leur offre narcissique en appliquant leur corps ou en appliquant leur esprit.
Le narcissique somatique exhibe ses conquêtes sexuelles, défile sur ses biens, exhibe ses muscles, se vante de son esthétique physique ou de ses prouesses ou exploits sexuels, est souvent un fou de santé et un hypocondriaque. Le narcissique cérébral est un « ordinateur » à tout faire, hautain et intelligent. Il utilise son intelligence impressionnante, ou connaissance (réelle ou prétendue) pour obtenir l’adoration, l’adulation et l’admiration. Pour lui, son corps et son entretien sont un fardeau et une distraction.
Les deux types sont auto-érotiques (psychosexuellement amoureux d’eux-mêmes, de leur corps et de leur cerveau). Les deux types préfèrent la masturbation au sexe adulte, mature, interactif, multidimensionnel et chargé d’émotions.
Le narcissique cérébral est souvent célibataire (même lorsqu’il a une petite amie ou un conjoint). Il préfère la pornographie et l’auto-stimulation sexuelle à la vraie chose. Le narcissique cérébral est parfois un homosexuel latent (caché, pas encore démasqué).
Le narcissique somatique utilise le corps des autres pour se masturber. Le sexe avec lui – pyrotechnie et acrobatie mises à part – est susceptible d’être une expérience impersonnelle, émotionnellement aliénante et drainante. Le partenaire est souvent traité comme un objet, une extension du narcissique somatique, un jouet, un vibrateur chaud et pulsant.
C’est une erreur de supposer une constance de type. En d’autres termes, tous les narcissiques sont À LA FOIS cérébraux et somatiques. Dans chaque narcissique, l’un des types est dominant. Alors, le narcissique est soit EXTRÊMEMENT cérébral – soit DOMINAMMENT somatique. Mais l’autre type, le type récessif (qui se manifeste moins fréquemment), est là. Il se cache, attend d’éclater.
Le narcissique oscille entre son type dominant et son type récessif. Ce dernier s’exprime principalement à la suite d’une blessure narcissique majeure ou d’une crise de la vie.
Je peux vous donner des centaines d’exemples tirés de ma correspondance, mais parlons plutôt de moi (bien sûr…:o))
Je suis un narcissique cérébral. Je brandis mon cerveau, expose mes réalisations intellectuelles, me prélasse dans l’attention accordée à mon esprit et à ses produits. Je déteste mon corps et je le néglige. C’est une nuisance, un fardeau, un appendice tourné en dérision, un inconvénient, une punition. Inutile d’ajouter que j’ai rarement des relations sexuelles (souvent à des années d’intervalle). Je me masturbe régulièrement, très mécaniquement, comme on changerait d’eau dans un aquarium. Je reste à l’écart des femmes parce que je les perçois comme des prédateurs impitoyables qui veulent me consommer, moi et les miens.
J’ai eu pas mal de crises de vie majeures. J’ai divorcé, j’ai perdu des millions de personnes à plusieurs reprises, j’ai passé du temps dans l’une des pires prisons du monde, j’ai fui des pays en tant que réfugié politique, j’ai été menacé, harcelé et traqué par des personnes et des groupes puissants. J’ai été dévalué, trahi, dénigré et insulté.
Invariablement, à la suite de chaque crise de la vie, le narcissique somatique en moi a pris le relais. Je suis devenu un lecher lascif. Lorsque cela s’est produit, j’ai eu quelques relations – remplies de relations sexuelles abondantes et addictives – simultanément. J’ai participé et initié des orgies de groupe et des orgies de masse. J’ai fait de l’exercice, perdu du poids et affiné mon corps en une proposition irrésistible.
Cette explosion de luxure primordiale débridée a diminué en quelques mois et je me suis réinstallée dans mes voies cérébrales. Pas de sexe, pas de femmes, pas de corps.
Ces inversions totales de caractère étourdissent mes camarades. Mes copines et mon conjoint ont trouvé impossible de digérer cette transformation étrange de la personne grégaire, sombre et belle, bien construite et sexuellement insatiable qui les a balayées de leurs pieds – à l’ermite sans corps et bourru qui ne s’intéressait ni au sexe ni à d’autres plaisirs charnels.
Ma moitié somatique me manque. J’aimerais pouvoir trouver un équilibre, mais je sais que c’est une quête vouée à l’échec. Cette bête sexuelle à moi sera à jamais piégée dans la cage intellectuelle qu’est moi, Sam Vaknin, le Cerveau.