Guillaume Ier avait été un grand admirateur des lois d’Édouard le Confesseur. Il avait réformé de nombreuses lois dans le but de faire de la loi d’Édouard la common law de l’Angleterre tout en établissant une règle et une coutume normandes fortes. Pendant toute la période normande, il y avait peu de législation.
Henri a commencé son règne avec la Charte des libertés, envoyant un message fort: il revenait aux voies de son père, vues avec une grande nostalgie. Les abus perçus de Guillaume II devaient être abolis. La corruption et le vol de reliefs, de tutelles, de mariages, d’amendes pour meurtre, etc., devaient cesser. Les dettes et les infractions passées devaient être pardonnées. Les terres de demesne et les locataires militaires devaient être libérés du Danegeld de Danelaw. Surtout, la loi « laga Eadwardii » d’Édouard le Confesseur, telle que modifiée par Guillaume Ier, serait rétablie. La proclamation a été faite avec l’hypothèse que les barons feraient les mêmes concessions à leurs locataires que le roi leur avait promis. Plucknett est d’avis que cette bonne volonté a probablement coulé le long de la chaîne féodale. La Charte n’était pas une loi, mais plutôt une promesse de revenir à la loi, telle qu’elle existait à l’époque de Guillaume Ier, avant qu’elle n’ait été corrompue par Guillaume II.
Les promesses faites dans la Charte ne pouvaient être appliquées. Il y a de nombreuses preuves qu’Henri Ier les a ignorés. Les rouleaux de tuyaux qui entrèrent trente et un ans dans le règne d’Henri indiquent qu’il avait étendu le pouvoir de la couronne bien au-delà des limites fixées dans la Charte. La création de l’Échiquier, ostensiblement pour mettre fin à la corruption et à la fraude dans la prise et la détention d’impôts, a en réalité conduit à un plus grand pouvoir de la Couronne. La direction de son ministre en chef, l’évêque Roger de Salisbury, a fait évoluer la loi pour les locataires en chef qui est devenue la plus sévère et la plus sévère d’Europe. Cela s’est produit en silence et a créé un précédent sur un précédent. Au début de son règne, Henri publia un bref déclarant que le comté et cent tribunaux devaient se tenir comme à l’époque d’Édouard le Confesseur. Ceux-ci ont eu pour résultat de mettre les anciens tribunaux traditionnels en conformité avec les nouvelles méthodes normandes. Les chroniqueurs de l’époque affirment qu’Henri légiférait sur le vol, rétablissait la peine capitale (qui avait été suspendue pour un grand nombre de crimes par Guillaume II) et traitait durement les profiteurs de mauvaise monnaie et les exactions rapaces de ses courtisans. Il a fait de sa cour itinérante et de son armée la terreur de tous les quartiers. Henry a fait de la mesure de son propre bras l’ell standard.
La noyade de son fils, Guillaume, dans la perte du navire blanc en 1120, a conduit à la fin de la dynastie normande. Étienne d’Angleterre a revendiqué le trône en 1135. Il était le dernier roi normand. Son conflit avec Matilda, la fille d’Henri, a conduit à L’anarchie.
Plucknett décrit la Charte des libertés comme un précurseur de la législation dans les années suivantes. Il n’y avait pas de législation en tant que telle, ni sous les Saxons ni sous les Normands. La Charte était une grande concession, née d’un besoin politique. De grandes parties de la charte étaient un retrait de pratiques d’une légalité douteuse et corrosives sur le plan politique. Diverses cotisations féodales, au lieu d’être arbitraires et ad hoc, ont été déclarées réduites à des limites raisonnables. La Charte a conduit à un décret obscur d’Étienne (1135-1154), le statutum decretum qui établissait qu’en l’absence de fils, les filles hériteraient. C’était remarquable à son époque et antérieur aux réformes d’Henri II d’Angleterre.
Les problèmes avec l’Église se préparaient depuis un certain temps. Guillaume Ier avait essayé d’investir des évêques avec son sceau temporel. Le pape Grégoire VII en 1075 avait interdit l’investiture des laïcs, estimant que l’Église était indépendante de l’État. Une longue lutte s’ensuivit. Cela se passait encore lorsque Henri Ier accéda au trône et entra en conflit ouvert avec Anselme. Ce conflit fut modéré et atténué par le chanoine Ivo de Chartres. Il a été convenu qu’Henri pouvait observer la sélection des évêques, sans ingérence. Cet accord a été étendu à toute l’Europe en 1122. Le Concordat de Worms en 1122 n’a pas duré, mais n’a fait que changer la nature de la tension entre l’Église et l’État, qui existe à ce jour. Le gouvernement d’Henri Ier à Westminster est devenu extrêmement efficace. Le mécanisme du gouvernement normand avait besoin d’une main forte. Stephen n’était pas à la hauteur. La mort d’Henri a été considérée comme une grande tragédie pendant plusieurs siècles:
Ensuite, il y eut bientôt une tribulation dans le pays, pour chaque homme qui pouvait immédiatement en voler un autre…Il était un homme bon (Henri I), il était très admiratif de lui. Aucun homme ne se trompe contre un autre en son temps. Il a fait la paix pour l’homme et la bête. Celui qui porte son fardeau d’or et d’argent, personne ne dit rien d’autre que du bien.
Sous le règne d’Étienne, Henri Ier devint connu comme le « Lion de la Justice ».
La Charte des Libertés était un précédent pour la Magna Carta (Grande Charte) de 1215, à la fin du règne de Jean d’Angleterre.