Charles Ferdinand d’Artois, duc de Berry, est né à Versailles. Fils d’un fils de France n’étant pas héritier apparent, il n’était lui-même qu’un petit-fils de France, et portait donc le titre appanage de son père comme nom de famille dans l’émigration. Cependant, lors de la Restauration, son père étant héritier présomptif de la couronne, il obtient le rang supérieur de fils de France (utilisé dans son contrat de mariage, son acte de décès, etc.). Ses grands-parents maternels étaient Victor-Amédée III de Sardaigne et Marie-Antoniette d’Espagne. Elle était la plus jeune fille de Philippe V d’Espagne et d’Elisabeth Farnèse. Comme il était déjà mort lorsque son père est devenu roi, lui et sa fille survivante ont toujours eu « Artois » comme nom de famille.
Charles Ferdinand (à gauche) avec son frère aîné Louis Antoine et sa sœur Sophie, 1781.
Armoiries du duc de Berry montrant les fleurs de lys de France et la bordure rouge embatted utilisée par son père (en tant que comte d’Artois) avant de monter sur le trône.
À la Révolution française, il quitte la France avec son père, alors comte d’Artois, et sert dans l’armée d’émigrés de son cousin, Louis Joseph, prince de Condé, de 1792 à 1797. En tant que membre de l’armée des émigrés de Condé, il combat lors de la Campagne du Rhin de 1796 et se distingue particulièrement à la bataille d’Emmendingen et à la bataille de Schliengen. Il rejoint ensuite l’armée russe et, en 1801, s’installe en Angleterre, où il reste treize ans. Pendant ce temps, il a eu une relation avec une anglaise, Amy Brown Freeman. L’Encyclopædia Britannica de 1911 la décrit comme sa femme, mais c’est hautement improbable.
En 1814, le duc part pour la France. Ses manières franches et ouvertes lui valurent une certaine faveur auprès de ses compatriotes, et Louis XVIII le nomma commandant en chef de l’armée à Paris au retour de Napoléon de l’Île d’Elbe. Cependant, il ne put conserver la loyauté de ses troupes et se retira à Gand pendant la guerre des Cent-Jours. Le 17 juin 1816, à la suite de négociations menées par l’ambassadeur de France, le duc de Blacas, il épouse la princesse Marie-Caroline de Naples (1798-1870), fille aînée du prince héréditaire François de Naples.
Assassinat de Charles Ferdinand, duc de Berry, alors qu’il quittait de nuit un opéra parisien.
Trois enfants sont nés avant la mort du duc, dont un enfant survivant. Sa fille, Louise d’Artois, née en 1819, épousa Charles III de Parme.
Le 13 février 1820, le duc de Berry est poignardé et mortellement blessé en quittant l’opéra de Paris avec sa femme, et meurt le lendemain. L’assassin était un sellier nommé Louis Pierre Louvel, bonapartiste opposé à la monarchie. Sept mois après sa mort, l’épouse du duc donna naissance à leur quatrième enfant, Henri, qui reçut le titre de duc de Bordeaux, mais est plus connu dans l’histoire sous le nom de comte de Chambord, et qui, aux yeux des légitimistes, était héritier du trône de France.