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CHARLES ALEXANDRE DE CALONNE (1734-1802), Homme d’État français, est né à Douai d’une bonne famille. Il entra dans la profession d’avocat, et devint successivement avocat au conseil général d’Artois, procureur au parlement de Douai, maître des requêtes, puis intendant de Metz (1768) et de Lille (1774). Il semble avoir été un homme d’une grande capacité d’affaires, gai et insouciant de tempérament, et complètement sans scrupules dans l’action politique. Dans la terrible crise des affaires qui a précédé la Révolution française, lorsque ministre après ministre a tenté en vain de reconstituer le trésor royal épuisé et a été renvoyé faute de succès, Calonne a été convoqué pour prendre le contrôle général des affaires. Il prend ses fonctions le 3 novembre 1783. Il devait ce poste à Vergennes qui, pendant trois ans et demi, continua de le soutenir ; mais le roi n’était pas bien disposé à son égard et, selon le témoignage de l’ambassadeur d’Autriche, sa réputation auprès du public était extrêmement mauvaise. En prenant ses fonctions, il a trouvé « 600 millions à payer et ni argent ni crédit. »Au début, il a tenté de développer ce dernier et de poursuivre le gouvernement au moyen de prêts de manière à maintenir la confiance du public dans sa solvabilité. En octobre 1785, il récupéra la monnaie d’or et développa la caisse d’escompte. Mais ces mesures échouant, il proposa au roi la suppression des coutumes internes, des droits et de l’imposition des biens des nobles et du clergé. Turgot et Necker avaient tenté ces réformes, et Calonne attribuait leur échec à la critique malveillante des parlements. C’est pourquoi il fit convoquer une assemblée de » notables » en janvier 1787. Avant cela, il a exposé le déficit de la trésorerie et a proposé la création d’une subvention territoriale, qui devrait être prélevée sur tous les biens sans distinction. Cette suppression des privilèges a été mal accueillie par les notables privilégiés. Calonne, irrité, imprima ses rapports et aliéna ainsi la cour. Louis XVI le démit le 8 avril 1787 et l’exila en Lorraine. La joie était générale à Paris, où Calonne, accusé de vouloir augmenter les impostes, était connu sous le nom de » Monsieur Déficit. » En réalité, son plan audacieux de réformes, repris plus tard par Necker, aurait pu sauver la monarchie si elle avait été fermement appuyée par le roi. Peu de temps après, Calonne passa en Angleterre et, pendant sa résidence, il entretenait une correspondance polémique avec Necker sur les finances. En 1789, alors que les États généraux étaient sur le point de se réunir, il traversa la Flandre dans l’espoir d’être autorisé à se présenter aux élections, mais il lui fut sévèrement interdit d’entrer en France. Pour se venger, il rejoignit le parti des émigrés à Coblenz, écrivit en leur faveur et dépensa presque toute la fortune que lui apportait sa femme, une riche veuve. En 1802, ayant de nouveau élu domicile à Londres, il reçut l’autorisation de Napoléon de rentrer en France. Il mourut le 30 octobre 1802, environ un mois après son arrivée dans son pays natal.
Voir Ch. Gomel, Les Causes financières de la Révolution (Paris, 1893) R. Stourm, Les Finances de l’ancien régime et de la Révolution (2 vol., Paris, 1885) ; Susane, La Tactique financière de Calonne, avec bibliographie (Paris, 1902).