Carcinome : définition, symptômes, traitements

Définition : qu’est-ce qu’un carcinome ?

On appelle « carcinome » les tumeurs malignes qui se développent à partir des cellules de l’épiderme, la couche la plus superficielle de la peau. Ils sont souvent favorisés par l’exposition solaire, surtout chez les personnes à la peau claire, prenant facilement des coups de soleil. Le carcinome cutané est le type de cancer le plus fréquent chez l’adulte (30%). On en parle relativement peu, car il engage rarement le pronostic vital. « Le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire ou épidermoïde sont les deux formes les plus courantes de non-mélanomes. Ils surviennent habituellement chez les personnes de plus de 50 ans », explique le Dr Marc Perrussel, dermatologue.

Carcinome basocellulaire

Les carcinomes basocellulaires sont les cancers cutanés les plus répandus. Ils constituent à eux-seuls environ 90 % des cancers de la peau. Ils se forment dans la couche la plus profonde de l’épiderme. Même s’il existe une grande diversité dans les carcinomes basocellulaires (plus ou moins évolutifs, plus ou moins profonds et plus ou moins agressifs), leur malignité reste locale. Ils n’entraînent quasiment jamais de métastases (tumeurs secondaires développées à distance de la tumeur d’origine). Cependant en cas de diagnostic trop tardif, notamment au niveau des zones péri-orificielles (yeux, nez, bouche…), son développement engendre à un stade avancé de larges pertes de substance cutanée.

Carcinome basocellulaire schéma
Schéma du carcinome basocellulaire © designua – 123RF

Carcinome épidermoïde ou spinocellulaire

Les carcinomes épidermoïdes (9% des cancers cutanés) ont la forme d’une tumeur croûteuse et peuvent être en relief ou en creux. Ils peuvent survenir sur une lésion précancéreuse. Les facteurs de risques sont l’exposition solaire chronique, les infections à papillomavirus en particulier au niveau des muqueuses des régions génitales, des antécédents de radiothérapie, les cicatrices chroniques ou les états inflammatoires chroniques. Sur le plan évolutif, les carcinomes spinocellulaires peuvent parfois provoquer des métastases, surtout au niveau des ganglions.

Carcinome infiltrant

Lorsque les cellules cancéreuses ont infiltré le tissu qui entoure les canaux et les lobules, on parle de cancer ou carcinome infiltrant. Ils peuvent se propager vers les ganglions ou vers d’autres parties du corps. « Pour les cancers cutanés, cela signifie qu’ils se développent sous l’épiderme comme un sous-marin », précise le médecin.

Carcinome hépatocellulaire

Le carcinome hépatocellulaire (généralement désigné par l’abréviation CHC) est le cancer primitif du foie le plus fréquent. Il touche un nombre croissant de personnes dans les pays occidentaux, présentant généralement une cirrhose (75 à 80% des cas) ou plus rarement une hépatopathie chronique non cirrhotique. Le virus de l’hépatite B et celui de l’hépatite C constituent les causes les plus fréquentes de CHC.

Carcinome mammaire

Le carcinome mammaire (ou cancer du sein) désigne une tumeur maligne de la glande mammaire féminine.

Carcinome urothélial

Le carcinome urothélial (ou « carcinome transitionnelle ») est le cancer qui se forme le plus fréquemment dans le bassinet du rein ou l’uretère. Il représente 90 % de toutes les tumeurs des voies urinaires supérieures.

Carcinome ou cancer ?

Les carcinomes cutanés sont des cancers de la peau.

Les peaux claires sont davantage concernées.

Causes et facteurs de risque

  • Les carcinomes cutanés sont dus à une exposition chronique du soleil. Le bronzage artificiel en cabine multiplie également les risques.
  • Le carcinome peut se développer à partir d’une kératose actinique (petites taches rouges et squameuses sur la peau engendrés par des expositions fréquentes au soleil)
  • Le tabac favorise le développement d’un carcinome spinocellulaire de la lèvre, mais son rôle dans l’apparition des autres types de carcinomes n’est pas connu.
  • Les papillomavirus humains (HPV) pourraient être à l’origine de carcinomes spinocellulaires, en particulier au niveau des muqueuses génitales, mais aussi cutanées
  • Un traitement immunosuppresseur (dans le cas de sujets greffés) prédispose au développement de carcinomes spinocellulaires
  • « Chez certaines personnes, le carcinome cutané peut survenir sur des cicatrices de brûlures, des ulcères de jambes ou sur des sites exposés à des irradiations ou à des produits chimiques (arsenic ou produits à base de pétrole par exemple) », précise le dermatologue.

Symptômes : visage, cou, nez

70 à 80 % des carcinomes basocellulaires se retrouvent sur les zones photo-exposées (visage et cou) et environ 30 % sur le nez qui est la localisation la plus fréquente. On peut également développer un carcinome sur les joues, le front ou le pourtour des yeux. Au début de l’évolution, il se manifeste le plus souvent par des perles translucides de couleur chair ou rosée à la surface de la peau. L’apparition d’une plaque rosée et lisse sur la poitrine ou sur le dos doit aussi faire évoquer le diagnostic.

Le carcinome épidermoïde prend habituellement naissance sur des surfaces de peau exposées au soleil. Mais on peut aussi l’observer sur des lésions d’origine virale situées au niveau des organes génitaux et de l’anus. Il peut se manifester sur des lésions anciennes (ulcères, brûlures, zones irradiées…). Cliniquement il s’agit d’une lésion infiltrée, bourgeonnante et ulcérée.

Diagnostic

Le diagnostic est clinique. Il sera confirmé par une biopsie de la lésion, c’est-à-dire le prélèvement sous anesthésie locale d’un fragment de la tumeur. Un examen histologique permettra également après intervention chirurgicale de préciser si toute la lésion a été enlevée.

Traitements : chirurgie, immunothérapie… Dans quels cas ?

  • Le traitement des carcinomes cutanés est basé sur l’exérèse chirurgicale. L’intervention se fait dans la plupart des cas sous anesthésie locale. L’hospitalisation n’est pas nécessaire dans la grande majorité des cas.
  • En dehors de la chirurgie, il existe des traitements réservés aux formes superficielles. Il peut s’agir d’une crème appliquée sur la lésion, en général pendant un mois et demi.
  • Pour détruire les cellules cancéreuses, on peut aussi faire appel à la photothérapie dynamique : une crème photosensibilisante est appliquée sur la lésion et la zone est irradiée avec une source lumineuse.
  • Pour les formes avancées inopérables de carcinomes (à cause de la taille de la lésion ou de l’état de santé du patient), des thérapies ciblées sous forme de comprimés peuvent être proposées.
  • Pour les carcinomes épidermoïdes au stade métastatique, il existe une immunothérapie dont de nombreuses molécules sont en cours d’évaluation clinique.

Comment éviter la récidive ?

Les carcinomes récidivent fréquemment. « Il va donc falloir redoubler de vigilance en limitant les expositions solaires et en se protégeant du soleil avec des vêtements, un chapeau et de la crème solaire. Il est conseillé de surveiller attentivement l’état de sa peau. Et de consulter un dermatologue une fois par an, ce qui est permis par une consultation spécifique – consultation de dépistage du mélanome (CDE) – remboursée par la Sécurité Sociale » conclut le Dr Perrussel.

Merci au Dr Marc Perrussel, dermatologue cancérologue libéral, praticien hospitalier attaché CHU de Rennes et vice-président du syndicat des dermatologues.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.