Éclairage sur l’utilisation de Bougies Votives

ÉCLAIRAGE SUR L’UTILISATION DE BOUGIES VOTIVES

Fr. William Saunders

Avant d’aborder l’utilisation des bougies votives en particulier, nous devons apprécier le symbolisme de la lumière et l’utilisation générale des bougies dans la pratique religieuse. Dans le Judaïsme, une lumière perpétuelle était allumée dans le Temple et les synagogues non seulement pour assurer la possibilité d’allumer d’autres bougies ou lampes à huile le soir, mais aussi pour montrer la présence de Dieu (cf. Ex 27, 20-21 et Lv 24, 24). Plus tard, le Talmud a prescrit une lampe allumée à l’Arche, où la Torah et d’autres écrits de l’Écriture Sainte étaient conservés, pour montrer le respect de la Parole de Dieu. (Cette pratique a probablement influencé la nôtre d’avoir une bougie allumée près du tabernacle pour indiquer la présence du Saint Sacrement et pour montrer sa vénération pour celui-ci.)

La culture païenne romaine utilisait également des bougies dans la pratique religieuse. Des bougies allumées étaient utilisées dans les processions religieuses et militaires, montrant la présence divine, l’aide ou la faveur des dieux. Avec le développement du culte de l’empereur, des bougies ont également été allumées près de son image en signe de respect et de révérence. Rappelez-vous qu’à l’époque de Jésus, l’empereur était considéré comme divin et portait même les titres de Pontifex Maximus (grand prêtre) et Dominus et Deus (Seigneur et Dieu).

Les chrétiens ont adapté l’utilisation de bougies allumées (ou même de lampes à huile dans l’Empire romain d’Orient) pour la messe, les processions liturgiques, les cérémonies de prière du soir, les processions funéraires et, encore une fois, pour témoigner de la révérence au Saint Sacrement réservé. De plus, il existe des preuves que des bougies allumées ou des lampes à huile ont été brûlées sur les tombes des saints, en particulier des martyrs, dans les années 200, et devant des images sacrées et des reliques dans les années 300. Saint Jérôme (d 420), dans son <Contra Vigilantium, > attestait de cette pratique. Notez cependant que cette pratique existait probablement bien avant nos preuves écrites disponibles.

Dans notre tradition catholique, dans les premiers temps comme aujourd’hui, la lumière a une signification particulière – Le Christ Rappelle que Jésus a dit: « Je suis la lumière du monde. Aucun de Mes disciples ne marchera jamais dans les ténèbres ; non, il possédera la lumière de la vie  » (Jn 8, 12) et  » Je suis venu au monde comme sa lumière, pour empêcher quiconque croit en Moi de rester dans les ténèbres  » (Jn 12, 46).

De plus, le prologue de l’Évangile de saint Jean relie le Christ et la vraie vie à l’imagerie de la lumière:  » Tout ce qui est venu en Lui a trouvé la vie, la vie pour la lumière des hommes » et « La vraie lumière qui donne de la lumière à tout homme venait dans le monde » (Jn 1, 4, 9). Pour cette raison, dans notre liturgie pour le sacrement du baptême, le prêtre présente une bougie allumée de la bougie pascale, qui symbolise à son tour le mystère pascal, et dit aux nouveaux baptisés: « Vous avez été illuminés par le Christ Marchez toujours comme des enfants de la lumière et gardez la flamme de la foi vivante dans vos cœurs. Quand le Seigneur viendra, puissiez-vous aller à Sa rencontre avec tous les saints du royaume céleste  » (<Rite d’Initiation Chrétienne des Adultes >).

La lumière est donc un symbole de la foi, de la vérité, de la sagesse, de la vertu, de la grâce, de la vie divine, de la charité, de l’ardeur de la prière et de la présence sacrée qui découlent du Christ Lui-même.

Avec ce contexte, nous pouvons apprécier l’utilisation de bougies votives. Ici, comme dans les premiers temps chrétiens, nous allumons une bougie devant une statue ou une image sacrée de notre Seigneur ou d’un saint. Bien sûr, nous n’honorons pas la statue ou l’image elle-même, mais celui que représente cette statue ou cette image. La lumière signifie notre prière offerte dans la foi venant à la lumière de Dieu. Avec la lumière de la foi, nous demandons à notre Seigneur dans la prière, ou demandons au saint de prier avec nous et pour nous au Seigneur. La lumière montre également une révérence particulière et notre désir de rester présent au Seigneur dans la prière, même si nous pouvons partir et vaquer à nos occupations quotidiennes.

Il est intéressant de noter qu’au Moyen Âge, le symbolisme des bougies votives a été élaboré. Saint Radigund (d. 587) décrivait une pratique par laquelle une personne allumait une bougie ou plusieurs bougies qui égalaient sa propre hauteur, cela s’appelait « mesurer à » un tel saint Bien que cela puisse nous sembler particulier, cette « mesure » reflète en fait l’idée de la bougie représentant la personne dans la foi qui est venue dans la lumière pour offrir sa prière.

En outre, certains écrivains spirituels médiévaux ont élargi l’imagerie de la bougie elle-même: la cire d’abeille symbolisait la pureté du Christ, la mèche, l’âme humaine du Christ et la lumière Sa divinité. En outre, la bougie allumée symbolisait un sacrifice, qui se fait à la fois dans l’offrande de la prière et dans l’acceptation de la Volonté du Seigneur.

Dans l’ensemble, l’utilisation de bougies votives est une pratique pieuse qui se poursuit aujourd’hui dans de nombreuses églises. Le symbolisme nous rappelle que la prière est une « entrée » dans la lumière du Christ, permettant à nos âmes d’être remplies de Sa lumière, et laissant cette lumière s’allumer dans nos âmes même si nous pouvons retourner à nos autres activités.

En. Saunders est pasteur associé de la paroisse Queen of Apostles et président de l’Institut Notre Dame, tous deux à Alexandria, en Virginie.

Cet article est paru dans le numéro du 14 juillet 1994 de « The Arlington Herald. »

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